Sorry, you need to enable JavaScript to visit this website.
Aller au contenu principal

Un rappel indispensable : l’investissement dans l’hygiène, l’assainissement et l’eau est essentiel pour la lutte contre la COVID-19 – Deuxième partie

Muyatwa Sitali, Head of Country Engagement, Sanitation and Water for All
07 Oct 2020

Investir dans l’assainissement, l’eau et l’hygiène crée des emplois et profite aussi à l’économie.


Les retombées de la COVID-19 poussent la plupart des dirigeants à soutenir des économies qui ont atteint leur point de rupture et ont, en quelque sorte, fait de 2020 une année perdue pour cette décennie. Néanmoins, il ne suffit pas de remettre l’économie sur pied pour effacer les causes profondes et les fragilités qui nous rendent vulnérables face aux crises de santé publique. Si nous nous contentons de soutenir l’économie, cela revient à éponger le sol alors que le robinet qui fuit continue d’y déverser des litres d’eau.

Heureusement, nous disposons d’une option intelligente : l’investissement dans des initiatives vitales en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène. C’est bon pour notre santé ainsi que pour notre économie. C’est également bon, tout court. Nous avons tous besoin d’une eau de bonne qualité, d’un endroit digne d’être appelé « toilettes » et de savon pour nous laver les mains. Après tout, l’eau, c’est la vie et l’assainissement, c’est la dignité.

Il est plus que nécessaire de réhabiliter, restaurer et entretenir la plupart des infrastructures d’eau et d’assainissement. Bien des endroits ont cruellement besoin de nouveaux équipements pour atteindre des communautés qui n’ont pas accès aux services, ou seulement à des services inadéquats. Des investissements d’envergure pour construire des infrastructures d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène peuvent créer des emplois. La construction de systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement offre de formidables possibilités d’embauche pour des milliers de jeunes femmes et hommes. Des investissements dans l’extension des services, au travers de prolongations des lignes de distribution et d’augmentation des raccordements des populations urbaines, ne permettent pas seulement de fournir des services sociaux dans un nombre croissant de centres urbains. Ils génèrent également des emplois dans des zones urbaines où le risque de trouble politique est élevé si les services sont insuffisants. 

Toute augmentation du nombre de personnes connectées aux systèmes d’eau et d’assainissement est synonyme de hausse de la base de clientèle des prestataires de service. Étant donné que la plupart d’entre nous sommes prêts à payer pour un service de qualité, le chiffre d’affaires des prestataires de service peut augmenter et leur dépendance vis-à-vis des subventions et des aides gouvernementales, commencer à se réduire. Cela permet donc aux gouvernements de consacrer davantage de ressources aux communautés vulnérables à revenu faible dans les bidonvilles et les zones rurales. L’écosystème des services qui dépendent d’un système d’eau et d’assainissement au fonctionnement efficace est solide. Les ressources humaines et les institutions nécessaires pour maintenir les services et assurer la qualité sont tout aussi importantes que celles qui servent à les construire. Le secteur est donc à l’origine d’un grand nombre d’emplois ouvriers. 

En Inde, les retombées totales en matière d’emploi du programme phare du Premier ministre, Swachh Bharat Mission (SBM), s’élèvent à un total de 7,55 millions de postes (équivalents temps plein) créés de façon directe ou indirecte. Cela représente une moyenne de 1,51 million d’emplois chaque année sur l’ensemble de la durée du SBM. Le SBM était un programme destiné à mettre fin à la défécation à l’air libre en Inde.

Comme l’expliquent Joseph Kane et Adie Tomer du Programme Metropolitan Policy de Brookings, qui ont analysé les emplois dans le secteur de l’eau, « les compagnies des eaux comptent un grand nombre d’employés, mais de nombreux autres secteurs et établissements, y compris des sociétés d’ingénierie et des sous-traitants du bâtiment, sont également essentiels pour le secteur de l’eau. Dans l’ensemble, la main-d’œuvre du secteur de l’eau est répartie entre 212 professions différentes, qui vont de postes aux qualifications spécifiques, comme électricien et technicien, à des fonctions financières, administratives et de gestion. On les retrouve partout, aussi bien sur les grands marchés urbains que dans ceux plus réduits des régions rurales ». Même s’ils se sont surtout concentrés sur les États-Unis, leurs conclusions sur le réseau d’emplois liés au secteur de l’eau pourraient facilement s’appliquer à d’autres pays. Ils ajoutent que le secteur de l’eau « emploie une main-d’œuvre diversifiée » et « est compatible avec une mobilité économique plus élevée ». 

De même, l’assainissement et l’hygiène offrent des possibilités comparables en matière d’emploi et d’activité économique des ménages et des communautés. Il est cependant impossible de pleinement les exploiter sans investissement initial d’envergure destiné non seulement à construire l’infrastructure physique, mais aussi à renforcer les capacités humaines et institutionnelles pour étendre, réglementer et maintenir ces services. 

Sans ces investissements, des menaces continueront de peser sur la vie et la dignité.

 


A lire: Partie 1Partie 3 et Partie 4 du blog.