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15:0709 Jun 2020 Permalien

Bangladesh : Cadre stratégique de réponse aux problématiques EAH

Le Gouvernement du Bangladesh a lancé un Cadre stratégique pour répondre aux problématiques liées à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène (EAH) pendant et après l’épidémie de COVID-19. L’objectif de ce cadre est de « limiter la transmission du virus grâce à des services EAH sûrs ainsi que des pratiques et comportements appropriés en matière d’hygiène, en garantissant notamment un accès étendu à ces services qui protègent la santé humaine ainsi que leur continuité ». 

Le Ministère du gouvernement local, du développement rural et des coopératives (MGLDRC) est chargé de veiller à cette continuité et de rendre plus équitable l’accès aux services d’eau, d’assainissement et d’hygiène. Pour accomplir sa mission, il devra s’adapter rapidement à l’évolution des besoins et des vulnérabilités tout en aménageant les processus de gestion et d’utilisation de ces services afin de garantir la sécurité des prestataires et des usagers. En outre, le MGLDRC devra, en coordination avec les Ministères de la santé, de l’information, de l’éducation et des affaires religieuses ainsi qu’avec l’ensemble des acteurs locaux, nationaux et internationaux, apporter un soutien actif à la population bangladaise pour que cette dernière puisse appliquer les bonnes pratiques en matière d’hygiène personnelle et de lavage des mains, conformément aux recommandations de l’OMS visant à prévenir la propagation de la COVID-19. Cette stratégie viendra en appui des domaines d’intervention relatifs à la communication des risques et à la prévention et la lutte contre les infections du Plan national de préparation et de riposte à la COVID-19.

Les objectifs clés du Cadre stratégique sont les suivants :

  • Garantir la continuité des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement : la densité de population du Bangladesh est extrêmement élevée. Sur les 168 millions d’habitants que compte le pays, près de 121 millions sont contraints d’aller puiser de l’eau dans des puits tubulaires, tandis que 47 millions ont accès à l’eau via des systèmes de canalisation ou d’autres sources de distribution. Pendant la saison sèche (de mars à juin), environ 10 % des points d’eau ou des stations de pompage (soit plus d’1,7 million) sont hors d’usage, alors que de juillet à octobre, les inondations et les cyclones récurrents qui frappent le pays interrompent les services d’approvisionnement en eau et détruisent les infrastructures. Or, dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, la continuité de ces services est primordiale pour garantir le lavage fréquent des mains, un des gestes barrières essentiels contre le virus. 
  • Élargir la couverture des services d’approvisionnement en eau dans les zones à haut risque et les plus vulnérables du pays : outre le lavage des mains, l’éloignement physique et le confinement sont deux autres mesures fondamentales pour aplatir la courbe des nouveaux cas de COVID-19. Or, au Bangladesh, quelque 30 millions de personnes, principalement des femmes et des filles, doivent effectuer chaque jour un trajet d’environ 30 minutes pour aller chercher de l’eau. Une situation particulièrement fréquente dans la région des Chittagong Hill Tracks, dans les zones côtières salines, dans le Hoar et les Chars. Étendre les services d’alimentation en eau dans ces régions pour réduire le temps de collecte est donc crucial dans le cadre de la riposte contre la COVID-19. Les bidonvilles urbains comptent également parmi les zones présentant un risque de transmission extrêmement élevé, y compris lorsque des services d’approvisionnement en eau y sont accessibles. En effet, il arrive souvent que plus de 20 personnes se concentrent en même temps autour des points d’eau sans possibilité de respecter les mesures d’éloignement. Les femmes et les filles, chargées de la collecte de l’eau dans plus de 90 % des foyers au Bangladesh, sont par ailleurs beaucoup plus exposées au virus que les hommes. 
  • Renforcer les services EAH dans les institutions clés : le lavage fréquent des mains au savon constitue actuellement l’une des principales mesures de prévention contre le virus tout en présentant un rapport coût/efficacité avantageux. Il est donc impératif que les établissements de santé et les centres de quarantaine disposent de postes de lavage des mains appropriés et équipés d’eau courante et de savon. L’amélioration des installations de lavage des mains dans les centres de soins est en effet fondamentale pour garantir la sécurité du personnel et des patients. La mise en place d’une gestion professionnelle des déchets médicaux est également essentielle, en particulier dans ces institutions.
  • Améliorer la qualité de l’eau des systèmes d’approvisionnement : désinfecter les sources d’eau et analyser la qualité de l’eau est une condition sine qua non pour fournir un accès à l’eau potable amélioré dans les zones instables. À ce titre, le nettoyage et la désinfection des points d’eau seront effectués en cas d’urgence par le personnel des municipalités et du département de la santé publique et de l’environnement.
  • Analyser les eaux usées afin de surveiller la propagation de la COVID-19 : dans les zones densément peuplées, l’analyse des eaux usées peut permettre d’anticiper les futures flambées épidémiques dans l’éventualité où de nouveaux foyers de COVID-19 viendraient à se déclarer dans le pays. 
  • Coordination et suivi du secteur : si les déplacements de personnel entre le niveau central et local sont à éviter, il est toutefois essentiel pour garantir la continuité des services EAH d’assurer une coordination intersectorielle ainsi qu’une communication verticale et horizontale des décisions du pouvoir exécutif. Il conviendra par conséquent de mettre en place et d’utiliser les plateformes virtuelles et les outils numériques nécessaires pour permettre une coordination et un suivi dynamiques du secteur. 
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